mardi 22 juin 2010

Nouvelles sur le stage

L'étude environnementale et socio-économique du marigot de Mbao se divise en deux grandes parties :

1) Les populations locales ainsi que l'administration, les associations ou encore les professionnels ayant une activité sur le marigot sont enquêtés afin de connaître leur vision vis à vis du marigot, leur dépendance avec celui-ci et également leurs attentes.

2) Une étude environnementale est menée afin de caractériser le degré de naturalité du site d'étude ainsi que les différents problèmes auquel il est confronté. Par exemple, une analyse de photos aériennes et de photos satellites va permettre d'identifier les différents changements d'occupation des sols depuis 1954 sur le site d'étude. Des paramètres physiques (profondeur d'eau, profil du marigot, quantité d'eau ...) et des paramètres physico-chimiques (taux de salinité, pH, turbidité...) vont être également calculés puis analysés.

Après la réalisation de ces études, des recommandations et propositions pour la restauration, la préservation et la valorisation du marigot seront faites. Ensuite, un comité de suivi du projet sera créé avec des personnes motivées pour sauvegarder le marigot.

Projet de valorisation du Typha australis

En parralèle de ces études, avec Mr Ibrahima Ndoye(chimiste et teinturier), un projet de transformation du Typha australis en combustible pour le séchage de poissons est en cours. En effet, un groupement de femmes de Mbao procède au séchage de poissons. Dans un premier temps, elles grillent le poisson. Puis, elles retirent la peau de celui-ci afin de le sécher et le saler.

Mais, la cuisson du poisson se fait à l'aide de carton sur la plage ce qui est néfaste pour l'environnement et la santé humaine.


De plus, par cette méthode le poisson fumé est de mauvaise qualité. En effet, la peau du poisson est carbonisée sur une bonne partie ce qui rend difficile de retirer celle-ci avant le séchage et le salage.

Cependant, ces femmes disposent de fours pour l'instant non utilisés car elles n'ont pas accès à des combustibles adaptés à ceux-ci.



Le projet va être de transformer le Typha australis, espèce envahissante, en combustible pour ces fours. Pour celà, la plante est pilée puis mélangée avec de la boue afin de faire des boulettes. Après séchage, ces boulettes sont allumées et peuvent ainsi cuire le poisson.







Nous avons déja mené l'expérience avec quelques poissons dans un four fabriqué avec les moyens du bord. Celle-ci s'avère être un succès.
Pour l'instant, nous fabriquons une quantité de boulettes importante afin d'essayer de cuire une grande quantité de poissons avec les fours des femmes.
Affaire à suivre ...

jeudi 29 avril 2010

Présentation générale du Marigot de Mbao




Le marigot se trouve dans l'arrondissement de Mbao situé dans la région de Dakar et plus exactement dans le département et la ville de Pikine.
Le marigot se situe dans la zone des Niayes du Sénégal. Une Niaye est une succession de dunes et de dépressions interdunaires. Ces dépressions comportent de nombreuses mares liées aux fluctuations de la nappe phréatique. Elles possèdent une faune et flore très riche et diversifiée et sont propices aux cultures maraichères.

On observe deux saisons :
- la saison sèche sous l'influence des alizés maritimes issus de l'anticyclone des Açores.
- la saison pluvieuse et chaude ( hivernage) de juin à octobre due à la mousson guinéenne. Les précipitations sont peu abondantes et très variables. La moyenne annuelle est de 500 mm. Ces deux dernières années, les précipitations annuelles sont supérieurs à la moyenne.

Le marigot, plan d'eau stagnante, est divisé en trois parties autrefois reliées entre elles :
- La première partie, en amont, est bloquée par les quartiers de Medina et Kamb. Ensuite, le marigot traverse la forêt classée de Mbao et passe à proximité des quartiers de Keur Mbaye Fall, Keur Mbaye Fall Extension, Promocap, Diagnenar, Grand Mbao et de Gokh.
- La seconde partie se trouve entre petit Mbao et Gokh
- La troisième partie est dans la zone industrielle de Mbao.

Il est alimenté par les eaux de pluie qui ruissèlent depuis Mboro, commune située à 40 km de Mbao.
En période d'hivernage et de marée haute, le marigot subit des intrusions de l'océan.

Présentation générale du Marigot de Mbao


Au Nord, le marigot est situé dans la forêt classée de Mbao qui est gérée par la Direction des eaux, forêts, chasses et de la conservation des sols.

Présentation générale du Marigot de Mbao


Au Sud, le marigot se trouve au sein de la ville de Mbao.

Historique


Le marigot, avant la forte urbanisation de la région de Dakar, était un lac. Il n'y avait aucun échange entre le marigot et l'Océan : les eaux de celui-ci étaient douces. La mangrove, composée de palétuviers, était importante à cet endroit.

La pêche et le maraîchage représentaient les principales activités du marigot et ils étaient une source de nutrition et de revenus pour la population locale.

Sur la photo, on remarque que le marigot était relié avec le plan d'eau situé au Sud-Ouest.

1er Problème : Salinisation



Tout d'abord, l'exploitation du lit du marigot lors de la période de sécheresse a rétréci considérablement sont lit.
De plus, la forte pression humaine entraine une surexploitation de l'eau ainsi qu'une dégradation des milieux côtiers et de leurs couverts végétales (désertification).

De ce fait, en période d'hivernage, les eaux du marigot et les eaux océaniques peuvent se mélanger et cela entraine l'avancé du biseau salée dans l'intérieur des terres par le biais du marigot. Ces eaux salées ont également progressivement contaminé, en profondeur, la nappe phréatique à eau douce des sables des dunes quaternaires.


En blanc sur la photo, on peut remarquer, après évaporation de l'eau, le sel restant sur le sol lors de la saison sèche.

Remarque : Le sel est exploité sur la partie située entre petit Mbao et Gokh